30 janv. 2012

Keny Arkana - 5ème Soleil

Je ne suis pas spécialement amateur de rap, mais lorsque j'ai découvert Keny Arkana, j'ai découvert une grande artiste, et une artiste engagée.

J'ai eu la chance et l'honneur de rencontrer la rappeuse marseillaise il y a 4 ans , par l'entremise du chanteur Professor Liv'High (auteur de chœurs et pianiste sur un morceau de Keny Arkana). Cette rencontre a été un choc pour moi, car j'ai pleinement ressenti l'engagement de cette (déjà) Grande Dame du Rap.

Je vous présente avec joie le morceau 5ème Soleil, présent sur l'album Désobéissance, sorti en 2008.


Ce morceau est très sombre pendant les 2 premiers tiers, puis s'ouvre vers des perspectives bien plus lumineuses pour le dernier tiers.

Pour aller plus loin sur le thème du 5ème soleil, je vous propose le témoignage du shaman Maya Don Alejandro Cirilo Oxlaj Perez, 13éme descendant d'une lignée de shaman mayas.



C'est un Gardien de la tradition. Chacune des 440 tribus mayas vivant au Mexique, Bélize, Honduras et Guatemala élit un ainé pour sa tribu. Ces 440 ainés formant le Conseil National Maya ont élu un membre pour présider le Conseil : il s’agit de Don Alejandro Cerrilio (source).

En bonus, voici le premier épisode d'une (très) longue série de vidéo, narrée par l'étonnant Drunvalo Melchizedek : les Mayas du Temps éternel. Ouvrez bien grand vos chakras, soyez "aware" !

29 janv. 2012

Manuel du Guerrier de la Lumière (1)

Faut-il encore présenter Paulo Coelho, l'écrivain brésilien qui a connu un succès mondial, avec notamment ses deux livres l'Alchimiste et le Pèlerin de Compostelle, traduits dans plus de 70 langues et vendus à plus de cent millions d'exemplaires ?

Et bien non. Je me contenterai donc de présenter l'un de ses livres : MANUEL DU GUERRIER DE LA LUMIÈRE (MGL). Ce livre m'a réellement marqué. Alors, je connais les reproches habituelles que l'on formule parfois à l'encontre de l'œuvre de l'auteur, et de ce livre en particulier : ça ne casse pas trois pattes à un canard, ça fait un peu "patchwork New-age", il y aurait beaucoup de symbolique franc-maçonne.

Malgré ces critiques, je trouve les textes qui composent le MGL d'une grande puissance, et d'un enseignement précieux. Je relaierai donc régulièrement certains de ces textes, d'autant qu'ils sont très courts. Ils seront bien sûr accompagnés d'un commentaire de ma part, généralement très bref, car les textes sont simples et accessibles.

Voici un premier texte, sans doute le plus connu, car Paulo Coelho y "définit" ce qu'est un guerrier de la lumière :


LES GUERRIERS DE LA LUMIÈRE

Alors je le répète :

Les guerriers de la lumière se reconnaissent au premier regard. Ils sont au monde, ils font partie du monde, et ils ont été envoyés au monde sans besace ni sandales. Souvent ils sont lâches. Et ils n'agissent pas toujours correctement.

Les guerriers de la lumière souffrent pour des sottises, ils se préoccupent de choses mesquines, se jugent incapables de grandir. De temps en temps, ils se croient indignes d'une bénédiction ou d'un miracle.

Les guerriers de la lumière se demandent fréquemment ce qu'ils font ici. Souvent ils trouvent que leur vie n'a pas de sens.

C'est pour cela qu'ils sont des guerriers de la lumière. Parce qu'ils se trompent. Parce qu'ils s'interrogent. Parce qu'ils continuent de chercher un sens. Et ils finiront par le trouver.


Le deuxième texte que je présente montre qu'il ne faut pas fuir la confrontation avec ses amis, tant qu'elle se fait dans le respect de l'autre. Je remarque que l'on est tantôt l'élève, tantôt le maître.

MAINTENIR LE DIALOGUE

Le guerrier de la lumière lutte parfois avec qui il aime.

L'homme qui préserve ses amis n'est jamais dominé par les tempêtes de l'existence ; il a des forces pour surmonter les difficultés et aller de l'avant.

Très souvent, cependant, il se sent défié par ceux auxquels il tente d'enseigner l'art de l'épée. Ses disciples le provoquent au combat.

Et le guerrier montre ce dont il est capable : en quelques coups, il envoie à terre les armes de ses élèves, et l'harmonie revient dans leur lieu de réunion.

« Pourquoi faire cela, si tu es tellement supérieur ? demande un voyageur.
- Parce que, lorsqu'ils me défient, ils cherchent en vérité à me parler et que, de cette manière, je maintiens le dialogue », répond le guerrier.


25 janv. 2012

La 3ème Guerre Mondiale commencera-t-elle en Iran ?

Cet article fait suite à celui que j'ai publié il y a 1 an et 4 mois. Dans ce laps de temps, la guerre psychologique s'est poursuivie, et la pression "internationale" sur l'Iran est encore montée d'un cran. Sommes-nous au bord d'une effroyable troisième guerre mondiale ?

Précisons d'emblée que le programme nucléaire militaire iranien, supposé ou réel, n'est qu'un prétexte agité par l'occident, pour justifier la volonté de 2 pays (Israël et les États-Unis) d'attaquer l'Iran. Ceci ne date pas d'hier, puisque le général américain Wesley Clark découvrit en 2001 que le gouvernement américain prévoyait déjà d'attaquer l'Iran :


Dans mon précédent article, je démontre le refus d'Israël de voir l'Iran se doter de l'arme atomique. L'état Hébreux est clairement prêt à opérer des frappes aériennes sur les sites nucléaires iraniens. Dans ce contexte, il est intéressant d'écouter le rabbin Rav Ron Chaya, sur l'apocalypse à venir :


Outre le début de la vidéo, qui délivre des informations très intéressantes à propos de la crise monétaire, voici ce que le rabbin Rav Ron Chaya explique pour les temps (très proches) à venir :

"C'est ce que disent les gens qui comprennent. On est au bord de la grande catastrophe [...]. Imagine simplement cela :
- Imagine qu'Israël déclare la guerre à l'Iran - ça va arriver d'un jour à l'autre, on sait pas quand -. Dès que ça arrive, le baril de pétrole, il double, ou il triple. L'économie mondiale est "par terre" [...]
- Si l'euro s'écroule, que se passe-t-il ?
- Si le Dollar s'écroule, que se passe-t-il ?
- Et si les 3 se passent à la fois ? ...
[...]"


L'Iran nucléaire : une menace ?
Est-ce un danger si l'Iran se dote de l'arme nucléaire ? Pour évaluer cela, précisons d'emblée que le président iranien Ahmadinejad n'a jamais déclaré qu'il voulait "rayer Israël de la carte". Il convient également de rappeler que l'Iran n'est pas une puissance spécialement belliqueuse dans la région : ce pays n'a pas agressé de pays voisin depuis plus de 200 ans. Les experts géopolitiques s'accordent pour dire que si l'Iran souhaite se doter de l'arme atomique, c'est avant tout pour sanctuariser son territoire.

Israël possède le feu nucléaire (300 missiles, peut-être beaucoup plus, selon les experts), ne l'a jamais admis publiquement (sans le nier pour autant), et n'est pas membre de l'AIEA, contrairement à l'Iran. Or c'est précisément en se basant sur les inspections et les rapports de l'Agence Internationale pour l'Énergie Atomique que l'ONU et la Ligue Arabe, poussés par Israël et les États-Unis, mettent la pression sur l'Iran. Je remarque que la "communauté internationale" demande à l'Iran ce qu'elle ne demande pas à Israël. Cela illustre le fameux "deux poids, deux mesures" si caractéristique de la diplomatie occidentale.

Concernant l'éventuelle légitimité d'une attaque contre l'Iran, nous sommes confrontés à une escroquerie malheureusement classique. L'occident accuse un pays de détenir une arme (mais que l'occident détient aussi !). Pour l'Irak, il s'agissait d'armes de destruction massive, pour l'Iran il s'agit d'armes nucléaires. Devant l'absence de "preuve" ou de "coopération" de la part des pays accusés, les pays occidentaux attaquent. Ils auront beau jeu de découvrir après-coup qu'il n'y avait aucune menace réelle. En fait, personne ne peut prouver qu'il ne possède pas une arme. En droit, ce n'est pas à l'accusé de prouver qu'il est innocent, c'est à l'accusation de produire des preuves de la supposée culpabilité. En l'occurrence, les pays occidents opèrent une répugnante inversion des rôles, pour justifier leur agression militaire programmée.


Deux camps se forment
Malgré toutes ces considérations, la menace d'un attaque menée par l'OTAN contre l'Iran est bien réelle. Voici les dernières nouvelles du front qui est en train de se former, grâce à un article publié le 8 novembre 2011 sur le site (controversé) Wikistrike :

Un rapport pour abonnés de DebkaFile, l’organe du renseignement israélien qui a souvent été correcte dans le passé, révèle que peu de temps après la fin des opérations de l’OTAN en Libye en début de semaine : “Le président Obama a contacté les alliés de confiance des Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne, l’Italie, Israël et l’Arabie Saoudite avec une notification de plan d’attaque de l’Iran pas plus tard que Septembre-Octobre 2012, sauf si Téhéran arrête ses programmes d’armement nucléaire.”
D’après le rapport, la fenêtre d’opportunité pour une attaque avant que l’Iran ne transfère le gros de ses opérations nucléaires sous-terre, s’évapore rapidement.

Après la courte guerre en Libye, on pourrait penser que le conflit à venir restera local. Ce serait une erreur, car la Chine a dors-et-déjà fait savoir qu'elle soutiendraient l'Iran. Selon les déclarations du général chinois Zhozhong Zhang (1er décembre 2011), la Chine n'hésitera pas à protéger l'Iran, même au risque de provoquer une 3ème Guerre Mondiale :


Dans ce contexte tendu, le président chinois, Hu Jintao, a demande à la marine d'être prête au combat (LeMonde.fr, 6 décembre 2011). Les deux camps se dessinent clairement : d'un côté Israël, les États-Unis, les autres pays de l'OTAN, l'Arabie Saoudite, ... et de l'autre l'Iran, la Syrie et la Chine. On peut craindre que l'Inde et le Pakistan rejoignent respectivement les deux camps.

Quant à la Russie, va-t-elle rejoindre le camps occidental ? Non, d'après le blog Minuit Moins Une : les analystes n’excluent pas la participation militaire de la Russie au conflit en Iran. "Dans le pire cas de figure, si Téhéran était menacé par une défaite militaire totale en résistant à l’invasion des forces des Etats-Unis et de l’Otan, la Russie lui apporterait son aide militaire. Du moins, technique", prédit le colonel Vladimir Popov, expert militaire.

L'Europe n'est pas en reste, puisque les pays européens menacent de mettre en place un embargo sur le pétrole iranien à partir du 30 janvier prochain ; ce à quoi l'Iran a répondu par la menace de fermer le détroit d'Ormuz, par lequel transite 30% à 40% du trafic maritime pétrolier mondial.

Pendant ce temps, Mediapart nous informe que l'occident poursuite le déploiement de ses forces dans la région : l’USS Abraham-Lincoln, porte-avions des Etats-Unis, un croiseur lance-missile, l’USS Cape Saint George et deux destroyers, mais aussi une frégate britannique, le HMS Argyll, et un navire militaire français ont traversé sans encombre le détroit d’Ormuz, dimanche 22 janvier, pour se positionner dans le golfe Persique.


La guerre de l'ombre

A ce constat effroyable vient s'ajouter que les pays occidentaux mènent contre l'Iran une véritable guerre de l'ombre, depuis un certain temps déjà. Ainsi, le 5 décembre 2011, le journal Le Monde rapporte une explosion en Iran, événement dans lequel les États-Unis et Israël seraient impliqués :

De nombreux anciens agents des services secrets et experts américains estiment que l'explosion en novembre d'un dépôt d'armes sur une base militaire près de Téhéran est due à une opération menée par les États-Unis et Israël contre le programme nucléaire iranien, selon le Los Angeles Times.

Le 12 novembre, cette énorme explosion sur une base des Gardiens de la révolution, a rasé la plupart des bâtiments et tué trente-six personnes, dont le général Hassan Moghadam, responsable des programmes d'armement de ce corps d'élite du régime et fondateur de leurs forces balistiques.

Plus récemment, Ahmadi Roshan, scientifique iranien qui travaillait sur le site d'enrichissement de Natanz, est tué dans un attentat mercredi 11 janvier 2012, par l'explosion d'une bombe dans sa voiture, près de l'université Allameh Tabatabai, à l'est de Téhéran.

Quelle hypocrisie ! Le champion de la guerre contre le terrorisme, les Etats-Unis, impliqués dans des attentats ? Ils pratiqueraient, avec Israël, un véritable terrorisme d'État ?


L'affaire du drone

Rappelons qu'avant toute guerre moderne, il est d'usage d'envoyer quelques satellite espions en orbite géostationnaire au dessus du pays ciblé, ainsi que quelques drones espions.

Un tel drone, américain et de modèle RQ10 S/T pour être précis, a été capturé par l'Iran en décembre 2011 dans l'espace aérien iranien. Éhonté, le gouvernement américain a immédiatement réclamé la restitution de l'appareil. L'Iran est d'accord pour rendre le drone à son propriétaire, mais réclame avant toute choses des excuses de la part de Washington.

Malgré tous ces événements, les iraniens gardent le sens de l'humour. En effet, ils ont fabriqué une réplique du drone en plastique, une sorte de jouet pour enfants, et projettent même d'en envoyer un exemplaire rose au président Obama...


Israël
Je terminerais cet article en indiquant que finalement, et contrairement aux apparences, Israël pourrait bien rester neutre dans ce conflit à venir, et ne s'engager aux côtés des Etats-Unis qu'en dernier ressort. Cela, je l'ai envisagé en écoutant (à nouveau) l'inénarrable Rav Ron Chaya, à travers cette vidéo qui date de 1988 et dans laquelle il relate l'allégorie eschatologique du combat des coqs :


22 janv. 2012

Dispute sur le Sel et le Fer (4)

Comme le temps passe vite... Deux ans après le précédent extrait, je vous livre aujourd'hui un passage du YANTIE LUN, aussi appelé "Dispute sur le Sel et le Fer". Pour ceux qui n'auraient pas suivi la série, voici un lien vers la présentation de ce prodigieux document chinois vieux de plus de 2 000 ans...


UNE MORALE QUI CHANGE COMME CHANGE LA MONNAIE

Le souverain distributeur.
LE GRAND SECRÉTAIRE. - L'instauration de la monnaie comme moyen universel d'échange ne procure plus aucun avantage à la population quand les spéculateurs accaparent les produits. Une bonne planification des acti­vités agricoles n'empêche pas la nation de mourir de faim si les trafiquants accaparent les céréales. Étant donné qu'un homme habile peut gagner autant que cent personnes, alors qu'un naïf ne parvient même pas à faire rétribuer son travail, si le prince n'essaie pas d'atténuer les disparités ainsi créées, on va se battre pour faire fortune. Et voilà comment les uns amassent d'immenses réserves pendant que d'autres n'ont rien à manger. Quand les particuliers deviennent trop riches, l'État ne peut pas davantage les contrôler en leur offrant des postes de fonctionnaires que les tenir en respect par la menace des châtiments. Il n'y a pas d'égalité sans une certaine redistribution des richesses. Aussi le souverain avisé sait-il accumuler le grain dans ses propres greniers et en régler l'usage : qu'il réduise les surplus et comble les déficits, qu'il empêche les profits excessifs et mette un frein à la spéculation et voilà ses sujets prospères.

La peine et le salaire.
LES LETTRÉS. - Jadis, on vénérait la vertu et méprisait le profit. On plaçait le sens moral plus haut que les biens matériels. Du temps des Trois Rois sages (Yu, Tang et Woul), des périodes de prospérité alternaient avec des époques de déclin. Ces princes n'en ont pas moins redonné son lustre à la civilisation et raffermi un pouvoir chancelant. La dynastie Hsia régna par le sens moral, la dynastie Yin par la déférence et la dynastie Tcheou par l'éducation. L'enseignement de leurs écoles, leurs rites, prônant les saines vertus de la déférence et de l'effacement de soi, ont brillé en leur temps d'un éclat suffisant pour qu'on les juge dignes d'être pris en considération. Par la suite, on a vu l'étiquette et le sens moral se relâcher et se corrompre les mœurs ; les gentilshommes qui remplissaient une fonction dans l'État tourner le dos à leurs devoirs pour se lancer à l'assaut de la fortune ; les plus gros manger les plus petits et chacun précipiter l'autre dans la chute. Ainsi s'édifièrent d'immenses fortu­nes tandis que la majorité du peuple vivait dans le dénuement le plus complet.

Jadis, chacun remplissait la tâche qui lui était impartie : les fonction­naires ne se mêlaient pas d'agriculture et les cultivateurs ne s'adonnaient pas à la pêche. Portiers et veilleurs avaient des postes assurés et ne se livraient pas à ces trafics dont ils tirent de nos jours de substantiels bénéfices. Les malins et les sots obtenaient de leur peine un salaire égal. Personne ne nuisait à autrui ni ne cherchait à tout accaparer. Comme le dit le Livre des odes : « Il y avait des jeunes tiges qui n'étaient pas coupées et des gerbes qui n'étaient pas moissonnées ; les veuves, en glanant, y trouvaient avantage. »

Morale et société.
LE GRAND SECRÉTAIRE. - Les rois Tang et Wen ont régné après une période de déclin et l'avènement des Han a mis un terme à une phase de décadence. Des formes de société policée succèdent à la rusticité antique. Il ne s'agit pas là d'un changement accidentel et fâcheux dans les coutumes, mais d'une loi historique qui veut que, lorsque certains usages tombent en désuétude, ils soient remplacés par de nouvelles institutions. Il ne faut pas y voir le goût du changement pour le changement, mais l'unique moyen de corriger les abus et de mettre un terme à la dégénérescence. La morale se transforme avec la société comme la monnaie change avec les temps. En guise de monnaie, les empereurs de la dynastie des Hsia utilisaient les cauris noirs (petits coquillages) et, les Tcheou, les pierres pourpres. Ultérieurement, on vit apparaître les pièces de métal en forme de couteau ou en forme de bêche. Toute chose décline après avoir atteint son apogée. Telle est la loi cyclique de l'existence. C'est pourquoi, si l'État n'impose pas une stricte réglementation des ressour­ces naturelles, ses administrés risquent de lui disputer les bénéfices qu'il en retire, de même que, s'il n'interdit pas la fonte des monnaies aux particu­liers, on risque de confondre la mauvaise monnaie avec la bonne. Enfin, des parvenus se ruinent en prodigalités et une plèbe appâtée par le gain ne pense qu'à tondre son semblable.

La pratique du troc.
LES LETTRÉS. - Jadis, il y avait des marchés, mais l'usage de la monnaie était inconnu. On ne pratiquait que le troc, et le commerce se limitait à l'échange : de la soie contre du chanvre, par exemple. Ensuite apparurent les écailles de tortue, les cauris, puis la monnaie métallique. Les change­ments de monnaie conduisirent le peuple à la fourberie. Seul le retour à la simplicité des premiers âges éliminera le mensonge et seule la restauration des anciens rites mettra un terme aux excès. Successeurs de périodes troublées, Tang et Wen n'en ont pas moins réformé les mœurs et les lois et fait resplendir la civilisation des Yin et des Tcheou. Mais les Han, qui viennent après une époque d'avilissement, n'ont rien modifié des habitudes de leurs aînés ; réaliser des bénéfices et modifier la monnaie pour retourner aux activités essentielles nous paraît aussi vain que de vouloir éteindre un feu en y jetant de l'huile. Que les grands respectent les rites, et le peuple restera simple dans ses mœurs ; qu'ils recherchent le profit, et le vulgaire se fera tuer pour quelques sous.

L'État et la monnaie.
LE GRAND SECRÉTAIRE. - Du temps de l'empereur Wen de notre dynastie, les particuliers avaient le droit de frapper la monnaie et de bouillir le sel. Le prince du pays de Wu avait mis la main sur toutes les richesses naturelles tandis que la puissante famille de Deng Tong s'était assuré le monopole exclusif de l'exploitation des ressources minières dans les montagnes occidentales. Tous les vauriens de la côte est allèrent prêter leurs services au prince de Wu, tandis que les royaumes de Ts'in, de Yang, de Han et de Chou se plaçaient sous la protection de la famille Deng. La monnaie émise par Wu et par Deng infestait tout l'Empire. C'est pourquoi on proscrivit la fonte de monnaies privées. Sitôt après la mise en application du décret, on vit les faussaires disparaître comme par enchantement, les hommes du commun ne songèrent plus à faire fortune par des moyens illégaux et chacun reprit ses occupations. N'est-ce pas cela, revenir aux activités essentielles ? Que l'Empire soit unifié, le peuple sera fidèle à son prince ; que la monnaie soit émise par l'État, et les sujets seront confiants.

Les faux monnayeurs.
LES LETTRÉS.
- Naguère, il y avait beaucoup de monnaies en circulation, les marchandises s'échangeaient et le peuple était heureux. Mais peu à peu on retira l'ancienne monnaie pour lui substituer des pièces faites d'un alliage d'étain et d'argent à effigie de dragon et de tortue. Cette nouvelle monnaie connut de nombreuses contrefaçons. On en fit une autre. Mais plus on modifiait la monnaie, plus le peuple devenait méfiant. Si bien qu'on a vu récemment les autorités retirer toutes les monnaies en circulation et confier le monopole de l'émission aux trois Offices régulateurs de l'économie. Ce qui n'a pas empêché des employés de l'administration et des artisans fondeurs de tirer parti des malfaçons dont ils se sont faits complices par la fabrica­tion de pièces inégales en taille et en poids. Incapables de reconnaître les différences entre les pièces, les paysans se défient donc de la nouvelle monnaie, et préfèrent l'ancienne. Naturellement, les marchands en profitent. Ils troquent les mauvaises pièces contre les bonnes, ce qui revient à échanger un demi-sou contre deux francs. Qu'on achète ou qu'on vende, on est volé. Malgré les règlements sur la fabrication de la fausse monnaie, la proportion de bonne et de mauvaise monnaie ne varie pas. Or, si on supprime à nouveau les pièces, les biens cesseront de circuler et le consommateur en pâtira encore davantage. Les Annales des printemps et des automnes (NDA : Chronique de la principauté de Lou, dont la compilation et la rédaction sont tradition­nellement attribuées à Confucius) disent : « Tout projet qui ne concerne pas jusqu'aux barbares ne mérite pas d'être pris en considération. » Voilà pourquoi un roi sage n'établit pas le monopole sur les ressources naturelles de son royaume pour en laisser la jouissance à ses sujets ; il n'interdit pas à son peuple de battre monnaie pour lui permettre d'échanger ses produits.

14 janv. 2012

Thrive

Bonsoir,

Voici une vidéo qui vaut le détour, certains d'entre vous l'ont certainement déjà visionnée, il s'agit de Thrive.

Ce film est un film "GLOBAL", il parle de tellement de sujets qu'il est difficile à résumer.

Il y est question de la crise, de la création monétaire, du Nouvel Ordre Mondial et de pleins d'autres trucs dégueulasses. Il permet de comprendre, c'est très didactique.

Mais ce n'est pas tout. Le dernier tiers permet de voir les choses positivement. Sans forcément proposer LA solution miracle, le film rappelle tout de même beaucoup d'éléments qui "jouent" en notre faveur.

Bref, vous l'aurez compris, je vous recommande chaudement.... THRIVE !

5 janv. 2012

Réponse au député Pascal Brindeau

Cher Monsieur le Député,

Je vous remercie d'avoir répondu à ma lettre ouverte.


Cependant, au regard des enjeux que j'évoquais, les arguments que vous avancez pour justifier les choix gouvernementaux sont au mieux contestables, au pire fallacieux. Au risque de paraître « scolaire », je me permets de vous répondre point par point.


« [...] Je voudrais vous faire remarquer que l'on met trop souvent à toutes les sauces ce beau mot [de souveraineté] qui doit être synonyme, à mon sens, de liberté et de démocratie. »

Monsieur Brindeau, vous sous-entendez ici qu'« on » pourrait utiliser le mot « souveraineté » pour promouvoir autre chose que la démocratie et la liberté : la xénophobie peut-être ? A mon sens, vous ne devriez pas utiliser le « on ». Colporter une rumeur n'est pas digne d'un député.

De plus, vous vous érigez en juge capable de désigner ceux qui parlent mal et ceux parlent bien de souveraineté. Pour vous éviter cette charge, je rappelle à votre mémoire l'article 3 de la Constitution de la 5ème République : « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice. »


« Je sais le Président de la République et la majorité présidentielle à laquelle j'appartiens, profondément attachés à la souveraineté de notre Nation. »

Cette incantation facile est insultante, car ma lettre argumentée démontre clairement l'inverse.


« Dans des domaines essentiels comme la politique internationale et européenne de la France, cette volonté de préserver notre souveraineté et notre modèle social s'est illustrée. »

Les français constatent le contraire. Une nouvelle fois, votre réponse brille par son absence d'argumentation.


« Vous citez l'exemple du traité de Lisbonne. Celui-ci est une continuité de la construction européenne, singulièrement depuis le Traité de Maastricht et il me semble que, sur ce point au moins, la plupart des partis de la gauche de gouvernement et ceux de la droite républicaine partagent une vision commune. »

Carte des résultats au référendum de 2005
Quelle importance accordez-vous à la volonté souveraine du peuple français exprimée lors du référendum de 2005 ? Je note avec effroi qu'à aucun moment votre réponse n'y fait allusion. Vous opposez clairement la souveraineté du peuple à la volonté d'une certaine élite politique gouvernante : UMP et PS, et leurs petits partis féodés (Nouveau Centre, etc.).

L'adoption du Traité de Maastricht en 1992 ne vous confère pas le droit de décider pour notre futur contre notre volonté, en particulier lorsqu'il est question de notre Constitution. Car il s'agit bien d'une Constitution Européenne, et non d'un simple Traité, comme vous tentez de nous le faire croire.

Vous faites aujourd'hui de l'abus de pouvoir. Parce que vous le saviez fondamentalement impopulaire, vous avez soigneusement omis d'informer le peuple français sur la nature réelle de votre projet.


« Je crois que le danger d'un tel débat est de confondre souveraineté et nostalgie de temps et de modèles révolus. »

Marianne muselée par l'Europe
Oui, nous sommes nostalgiques d'un certain modèle social français, car il faisait l'objet d'un consensus populaire, et non, ce modèle n'est pas « révolu ». Ce que vous avez défait, nous pouvons et nous allons le refaire, en mieux. Bien entendu, cela mérité débat, mais je crois qu'en démocratie, il ne faut pas en avoir peur.


« Le retour au Franc comme le préconise l'un des parlementaires que vous avez cités en référence est un miroir aux alouettes. En quoi le retour à une monnaie qui serait soumise à une plus grande spéculation encore que l'euro, et dont la stabilité dépendrait largement non pas des choix de la banque centrale nationale mais de la santé économique du marché commun et plus globalement des flux financiers internationaux, constituerait-il un retour de souveraineté ? C'est tout le contraire qui se produirait. »

Euro et Dollar
L'Euro que les européistes ont mis en place, et que vous vous obstinez à défendre alors qu'il s'effondre, le voilà, le miroir aux alouettes. A ce sujet, on a pu entendre M. Jacques Attali déclarer sur BFM TV : « Quand on a fait les euros, on savait qu'ils disparaitraient dans les 10 ans si on n’y associait pas un fédéralisme budgétaire : "euro-bonds", taxation européenne, et un contrôle des déficits. On le savait ! ». Connaissez-vous le concept du pompier-pyromane ? Les européistes ont créé une monnaie commune qu'ils savaient vouée à mourir si nous n'adoptions pas leur remède miracle : un gouvernement européen. Sur la forme, c'est un répugnant passage en force !

Sur le fond, vous avez tort :
- l'Euro ne nous protège pas. Sur 10 ans, les classes moyennes et pauvres ont clairement vu leur niveau de vie baisser, avec des prix à la hausse et des salaires qui stagnent.
- l'euro est trop cher pour nos exportations.

Par ailleurs, les pays européens les plus soumis à la spéculation font partie de la zone Euro (Grèce, etc.), et l’euro ne les a pas spécialement protégés... Les pays européens en dehors de la zone euro (Angleterre, Suisse, Danemark, etc.) ne se bousculent pas pour se mettre à l'abri derrière ce « rempart ».

Retrouver notre souveraineté, à mon sens, signifie maîtriser notre destinée. Le gouvernement, avec la caution de l'Assemblée Nationale, a fait des choix qui s’avèrent mauvais pour le plus grand nombre. Nous ne sommes pas inexorablement voués à être soumis à des « flux financiers internationaux ». La spéculation n'est pas un danger forcément mortel, elle doit être maîtrisée. Et pour ce faire, la monnaie ne doit plus être créée par les banques privées, mais par la Banque de France. La dette est le fruit de la libre entreprise des banquiers rendue possible par une habile loi promulguée en 1973.

En effet, sans qu'aucun débat public ne soit engagé au préalable, la loi dite de Giscard-Pompidou a privé la France de son droit régalien de battre monnaie, revenant sur la volonté du Général de Gaulle de nationaliser la Banque de France en 1945. Le gouvernement français a donc obligé la France à emprunter sur le marché privé, contre l’intérêt général. Après 40 ans de budget déficitaire majoritairement induit par des réductions d’impôts illégitimes (niches fiscales, etc.) et les intérêts cumulés, la France se retrouve aujourd'hui endettée d'une somme colossale : 1700 milliards d’euros, pour le plus grand bonheur des créanciers. C’est le plus grand casse du siècle. Aujourd’hui vous voulez enfoncer le clou en finalisant sa mise sous tutelle par Bruxelles, en entrainant notre pays dans cette spirale destructrice. C’est la mort de la démocratie.


« En réalité, ceux qui préconisent l'abandon de l'euro devraient aller jusqu'au bout de leur logique, dont ils savent qu'elle est tout bonnement inenvisageable : la sortie de la France de l'Union européenne. »

Inenvisageable pour qui ? Pour ceux qui en profitent ? M. Jacques Attali a lui-même avoué : « [...] ceux qui, comme moi, ont eu le privilège de tenir la plume pour écrire les premières versions du traité de Maastricht, se sont bien engagés à faire en sorte qu’en sortir, ne soit pas possible. On a soigneusement oublié d'écrire l'article qui permet d'en sortir [rires de l'auditoire]. C'est peut-être pas très démocratique... ».

Votre argumentation se base donc sur un processus anti-démocratique.


« L'isolement n'est pas un gage de souveraineté bien au contraire, c'est dans le monde tel que nous le vivons, la certitude de la faiblesse et du déclin. »

Monsieur Brindeau, vous n’excellez pas uniquement dans la maîtrise de la langue de bois, vous maniez également à la perfection les vieilles ficelles de la peur. Pour reprendre les mots du Général De Gaulle de 1967 qui, déjà, nous mettait en garde contre les dévots de l’obédience atlantique, vous êtes un apôtre du déclin.


« Il en va de même de notre politique de défense : la réintégration dans le commandement de l'OTAN était inscrite dans le sens de l'Histoire. A aucun moment d'ailleurs, la volonté du Général de Gaulle n'a été de quitter l'organisation militaire. »

Assemblée Générale de l'OTAN
L'OTAN n'avait de sens dans l'Histoire que pour contre-balancer le géant soviétique. Je vous invite à lire cet extrait de l’allocution du Général de Gaulle du 10 août 1967 qui prouve que sa volonté était bien de sortir de l’OTAN :

« [...] Pour que la France ait prise sur la paix, en ce qui la concerne elle-même et, autant que possible, en ce qui concerne les autres, il lui faut l'indépendance. Aussi se l'est-elle assurée. Dès lors que l'Amérique et l'Union Soviétique, colossales par leurs dimensions, leur population, leurs ressources, leurs forces nucléaires, sont partout et dans tous les domaines en rivalité permanente, chacune a naturellement constitué autour d'elle un bloc d'États qui lui sont directement liés, sur lesquels elle exerce son hégémonie et auxquels elle promet sa protection. En conséquence de quoi ces États conforment, bon gré mal gré, leur politique à celle de leur grand allié, lui soumettent leur défense, lui confient leur destinée.

Le Général de Gaulle, lors de son
allocution télévisée de 1967
En se retirant de l'OTAN, la France, pour sa part, s'est dégagée d'une telle sujétion. Ainsi ne se trouverait-elle entraînée, éventuellement, dans aucune querelle qui ne serait pas la sienne et dans aucune action guerrière qu'elle n'aurait pas elle-même voulue. Ainsi est-elle en mesure de pratiquer, comme elle le juge bon, d'un bout à l'autre de l'Europe, l'entente et la coopération, seuls moyens d'aboutir à la sécurité de notre continent. Ainsi peut-elle, dans un monde que beaucoup d'abus anciens ou nouveaux tiennent en effervescence, soutenir, suivant sa vocation, le droit de chaque peuple à disposer de lui-même, droit qui est aujourd'hui le fondement nécessaire de toute confédération, la condition impérative de la concorde internationale, la base indispensable d'une réelle organisation de la paix. »


« Aujourd'hui, la voix de la France est entendue et respectée. C'est une chance, et le leadership exercé par Nicolas Sarkozy n'y est pas étranger. C'est une chance aussi. Au-delà des gesticulations, des surenchères de campagne et du populisme de comptoir, notre pays a besoin de se mobiliser, de se rassembler pour affronter des changements sans commune mesure avec ce que nous avons connu. »

Notre pays se réveille, se mobilise, et agit en faveur de l'émergence d'une société nouvelle, fondée sur les principes de la Démocratie. Nicolas Sarkozy n'est respecté ni en France, ni à l'étranger. Son affligeant : « casse toi, pauv' con ! », son discours de Dakar, son arrogance envers les autres chefs d'état, la stigmatisation des Roms (et j'en passe...) ont réellement sali la fonction de président et l'image de la France dans le monde.

Paul Ricoeur donne une bonne description de ce à quoi nous voulons œuvrer : « Est démocratique, une société qui se reconnaît divisée, c’est-à-dire traversée par des contradictions d’intérêt et qui se fixe comme modalité, d’associer à parts égales, chaque citoyen dans l’expression de ses contradictions, l’analyse de ces contradictions et la mise en délibération de ces contradictions, en vu d’arriver à un arbitrage ».

C'est ce que je souhaite et c'est le sens de mon engagement citoyen en politique.

Je vous remercie de l'attention que vous porterez à cette analyse exhaustive de votre réponse.

Bien cordialement,


Jennifer Cingouin et Raphaël Berland, du Cercle des Volontaires

Lettre ouverte aux députés

(Publiée le 23 décembre 2011 sur le site Agoravox)

Mesdames, Messieurs les députés,


Je vous écris aujourd’hui afin de vous interpeller sur la situation de la France et des français. J’ai 25 ans, je suis citoyenne française et j’ai grandi avec les valeurs de la République. C’est pourquoi, je garde foi en elle, et en ses institutions.

Assemblée Nationale
Je vous écris à vous, Mesdames et Messieurs les Députés, car je garde l’espoir que vous demeurez, siégeant à l’Assemblée Nationale, parmi les principaux garants de nos institutions. Vous arrivez au terme de votre mandat de députation. Vous êtes sur le point de faire le bilan de votre action, de vos cinq années passées à l’Assemblée Nationale. Au-delà de vos différentes familles politiques, vous partagez tous, je veux le croire, les mêmes valeurs républicaines, la même volonté de servir le peuple français. Votre qualité d’élu du peuple au suffrage direct prouve que vous adhérez aux règles démocratiques qui régissent notre nation. Plus encore, votre qualité de Député à l’Assemblée Nationale vous confère le devoir d’exercer un véritable contre-pouvoir à l’exécutif, dans un souci de pondération républicaine.

Malheureusement, je constate que sur certains sujets essentiels (l’intégration européenne ou les affaires étrangères par exemples) votre vote ne reflète pas la volonté dans sa diversité mais une idéologie de caste.


De la Constitution européenne

Il ne s’agit pas d’un sujet mineur. Nous avons hérité d’une Constitution française, texte fondateur de notre Nation, objet premier du pacte républicain. Nous avons dit non à l’adoption d’une Constitution Européenne grâce au référendum de 2005.

Pour la majorité des concitoyens et moi-même, vos votes successifs qui ont permis la ratification du traité de Lisbonne en 2008 peuvent être qualifiés de « haute trahison ». Je souligne que la loi réformant le crime pour Haute trahison, votée en 2007, est tombée à point nommé…

Vous avez sciemment désavoué la volonté populaire, celle la même dont vous tirez pourtant votre légitimité. Pire encore, vous avez consenti à servir des intérêts particuliers, rendant les riches tout puissants au détriment de l’intérêt général. Et vous poursuivez dans ce vice, en organisant minutieusement le démantèlement de notre propre pays ! En êtes-vous seulement conscient ? J’en doute, l’hémicycle remplissant pour certains d’entre vous la fonction de dortoir !

Je ne vous juge pas. « Errare humanum est, perseverare diabolicum ». Or vous faites preuve de persévérance dans votre grand projet européen. L’aplomb avec lequel vous imposez aux français vos plans d’austérité pour sauver ce projet me fait douter de vos compétences, voire de votre honnêteté.

Deux policiers avec un SDF
Il s’agit de lois que vous défendez becs et ongles contre notre volonté. Ces lois engendrent directement des contraintes économiques très concrètes pour les français. Par vos décisions tyranniques, vous condamnez des milliers de personnes à la misère. Vous brisez des vies. Vous assassinez froidement. Vous n’êtes pas l’huissier qui procède à l’expulsion, le policier qui arrête, le pompier qui répond à la misère de notre société. Vous, vous êtes tranquillement assis sur les bancs de l’Assemblée Nationale, coupés de notre réalité.

Cette insensibilité doit-elle être imputée au montant de vos rémunérations mensuelles s’élevant à plus de 20 000 euros, hors mandat local (maire, conseiller général ou régional) ? Dois-je vous rappeler que le smic mensuel est aujourd’hui à 1096 euros net ?

Force est de constater que la corruption de vos esprits n’a pas de limites !


Du retour dans le commandement intégré de l’OTAN

Comme si l’avilissement de La France par les technocrates européens ne suffisait pas, vous avez pris la décision en 2009 d’un retour de celle-ci dans le commandement intégré de l’OTAN à 330 voix pour et 238 voix contre. Vous avez ainsi obligé l’Armée française à intervenir dans des conflits injustifiés qui desservent l’intérêt de la France. Vous avez justifié cette réintégration par la nécessité pour la France de retrouver sa place sur l’échiquier politique du monde, alors même que cette décision hypothèque clairement l’indépendance de notre politique étrangère.

Affiche représentant le
Général de Gaulle
(Hôtel deVille de Paris)

Pourtant, la position de la France était claire, grâce à la décision du Général de Gaulle en 1966. En sortant du commandement intégré de l’OTAN, il avait clairement signifié à nos alliés et au monde l’importance de notre indépendance militaire et diplomatique. C’était un gage pour peser dans les relations internationales. Je rappelle que cette position a permis à Jacques Chirac de s’opposer à la guerre en Iraq. Il est choquant qu’aucun débat public n’ait précédé votre décision à l’Assemblée Nationale. Je suis convaincue que votre vote ne reflète pas du tout la volonté du peuple français sur ce sujet majeur. Et pourtant, c’est aux français que vous demandez de se « serrer la ceinture » pour continuer votre projet européen illusoire, tout en continuant à financer vos exactions militaires. Vous ruinez la France et détériorez son rayonnement autour du monde, alors qu’elle fut durant plus de 40 ans et grâce au Général de Gaulle, un phare pour le droit des peuples à disposer d’eux mêmes.

Quelle volte-face ! De principal opposant à la guerre en Iraq il y a 9 ans, notre pays est devenu le premier promoteur de la guerre en Libye. Les maigres butins de guerre convoités par certaines de nos entreprises ne sont rien face aux vies détruites. Dorénavant notre pays alimente clairement le « Choc des Civilisations ».

Sachez que le peuple n’est pas dupe. Les médias français ont certes dit la vérité sur les mensonges proférés à l’ONU pour justifier la guerre en Iraq, mais ils n’ont pas fait leur travail concernant les soi-disant bombardements sur Tripoli et autres affirmations de la FIDH qui ont justifié la guerre en Libye (sur ce sujet précis, merci à Julien Teil pour son documentaire citoyen).

Où est votre enquête parlementaire sur les faits qui ont justifié l’entrée en guerre de notre pays ? Vous êtes-vous basé sur de simples allégations ? Avez-vous avalé des couleuvres ?

Alors même que le temps serait venu de prendre vos responsabilités, de tirer les conclusions de vos erreurs, vous abandonnez vos prérogatives et laissez dériver notre pays vers l’abîme.

Assemblée Générale de l'OTAN
Vous devriez pourtant faire le choix d’une sortie de l’Union européenne, accompagné d’une sortie de l’OTAN, ce qui permettrait à la France de retrouver son indépendance, sa souveraineté, sa force. Vous nous avez imposé un carcan idéologique, économique dont nous ne voulons pas et dont nous souffrons.

Qu’avons-nous aujourd’hui comme recours ? Les élections présidentielles, doublées des législatives, c’est à dire l’éternel bipartisme et ses faux débats clivant ? Quelle hypocrisie, quand on sait que quelque soit le Président élu, le programme économique finalement appliqué sera décidé à Bruxelles.

L’enjeu est donc la reprise de notre souveraineté par tous les moyens que nous ayons en notre pouvoir.

Post-Scriptum : afin de prouver que cette lettre ouverte est non partisane, je tiens à remercier dans une liste non-exhaustive les interventions de Martine Billard, député du groupe GDR, Roland Muzeau, député et président du groupe GDR, Marc Dolez, député du groupe GDR, André Gerin, député du groupe GDR, Jacques Dessalangre, député du groupe GDR, Jean-Pierre Kucheida, député du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche, André Chassaigne, député du groupe GDR, Christian Paul, député du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche, Nicolas Dupont-Aignan député n’appartenant à aucune liste, Daniel Paul, député du groupe GDR, Jean-Paul Lecoq, député du groupe GDR, Jean-Paul Bacquet, député du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche, Michel Sordi, député du groupe UMP. Lors du débat sur le Traité de Lisbonne, elles furent la preuve qu’il existe encore des voix dissidentes à l’Assemblée Nationale. Malheureusement ces voix sont bien trop rares ; elles n’en sont que plus précieuses.


Jennifer Cingouin et Raphaël Berland